Alors que la loi « Avenir professionnel » veut faire évoluer l’alternance pour que le dispositif gagne en efficacité, certaines entreprises ont déjà mis en place des process RH dédiés à la réussite de l’expérience, côté employeur et alternant.
En 2018, Generali France a obtenu le label Engagement Jeunes, décerné aux entreprises les mieux évaluées par leurs stagiaires et alternants.
Un motif de fierté pour Nadine Vialle, responsable RH de la filiale française : « C’est la reconnaissance de plusieurs années d’amélioration continue de nos pratiques en termes d’alternance ».
Pour remplir ses objectifs de plus de 200 recrutements d’alternants par an – la moitié sur les métiers de l’assurance et de l’actuariat, l’autre sur les fonctions support – Generali privilégie les relations écoles. « Nous avons des liens étroits avec plusieurs grandes universités parisiennes et écoles. Pour diversifier notre sourcing et répondre à nos besoins sur l’ensemble du territoire, nous développons aussi des relations avec des établissements de haut niveau situés en province ».
Un sourcing diversifié
Pour sa part, CGED mise sur son réseau local pour identifier et sélectionner des candidats. « Chacune de nos 170 agences peut s’appuyer sur son propre écosystème pour répondre au mieux à ses besoins, » précise Jean-François Clémencin, DRH du spécialiste de la distribution de produits électriques, « En cas de manque de candidatures, nous nous rapprochons des écoles du bassin d’emploi ». Une stratégie payante : le nombre d’alternants a doublé en deux ans.
Pour Edwige de Prunelé, responsable du développement RH, « un autre motif de fierté est la fidélisation de nos alternants. Certains nous rejoignent pour un contrat
d’apprentissage de deux ans, avant de poursuivre leurs études en alternance dans un autre service de l’entreprise. »
C’est le cas, par exemple, d’un jeune qui occupait une fonction de vendeur comptoir dans le cadre de son premier contrat, puis a intégré la direction marketing lors de son second contrat.
Formation des tuteurs
La réussite de l’alternance ne se résume pas au mode de sourcing. Il s’agit aussi de sélectionner les bons profils et de leur assurer un accompagnement de qualité.
« Nous accordons une grande importance aux valeurs et à l’état d’esprit des candidats, » explique Jean-François Clémencin, « Le dynamisme, la volonté d’y arriver, l’importance accordée au collectif et la bosse du commerce sont les qualités que nous recherchons. »
Si les tuteurs bénéficient d’une formation pour les soutenir dans leur mission, CGED souhaite aller plus loin en améliorant l’accompagnement des jeunes tout au long de leur parcours.
Du côté de Generali, une grande importance est accordée à ce point : « Les jeunes bénéficient d’une intégration en deux temps : d’abord, un accueil collectif puis individuel permettant de traiter les questions administratives, et ensuite une séquence de présentation de l’entreprise et de sa stratégie », ajoute Nadine Vialle. A mi-parcours, chaque alternant est évalué par son manager et fait un point complet de type « bilan et perspectives » avec le responsable RH.
Enfin, une fois diplômé, il peut se voir proposer un CDI ou, à défaut, un accompagnement à la recherche d’emploi.
Pour Nadine Vialle, cette approche permet de répondre aux ambitions de l’entreprise qui est d’« assurer la relève générationnelle, intégrer des talents sur des expertises pointues et contribuer à l’insertion professionnelle des jeunes ».
Gilles Marchand
Focus RH