07 62 32 74 21

Les métiers qui vont recruter à horizon 2022

Sur : www.reussirmavie.net

D’ici 2022, environ 800 000 emplois vont être à pourvoir chaque année en France. Certains métiers vont recruter davantage, pour remplacer de nombreux départs en retraite ou bien pour créer des emplois : aides-soignantes, assistantes maternelles, informaticiens, cadres commerciaux, enseignants… Tour d’horizon des grandes tendances.

En avril 2015, la France entière a salué la publication d’un rapport très attendu sur « Les métiers en 2022« . Des experts  de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) y chiffrent l’évolution de l’emploi sur la période 2012-2022, et cela métier par métier !

Sur quoi ont-ils basé leurs prévisions ? D’abord sur le nombre de personnes qui doivent partir en retraite chaque année, un chiffre facile à connaître en fonction de leur âge. D’ici 2022, ces départs vont encore être très nombreux et 80% des emplois proposés seront destinés à les remplacer.

Les autres emplois à pourvoir seront créés par les entreprises pour répondre aux nouveaux besoins de l’économie et de la société. Cela peut varier un peu en fonction de la croissance – l’étude a donc fait plusieurs scénarios – mais les grandes tendances sont toujours les mêmes.


Toujours plus de cadres… et beaucoup de postes dans les services

Globalement, la part de l’emploi très qualifié de niveau cadre va augmenter : il y aura par exemple beaucoup de créations d’emploi pour les informaticiens du fait de la digitalisation de l’économie, et pour le personnel d’étude et de recherche. Dans l’enseignement, il y aura de nombreux départs en retraite, ce qui libérera de nombreux postes d’enseignant en dépit des restrictions budgétaires.

Dans les entreprises, de même, les départs en retraite vont créer de gros besoins de cadres commerciaux, administratifs, comptables et financiers.
L’emploi qualifié se développera aussi fortement dans le conseil, la formation professionnelle et la communication. De façon générale, les services aux entreprises vont continuer à se développer.

Des emplois pour les jeunes les plus diplômés,
mais aussi des emplois peu qualifiés

Les jeunes diplômés de niveau bac+3 à bac+5 seront bien placés pour profiter de ces emplois qualifiés, d’autant qu’ils sont plus nombreux que les séniors dans les secteurs les plus dynamiques (informatique, communication par exemple).

En même temps, on devra recruter massivement dans plusieurs métiers exigeant peu ou pas de qualification : des assistantes maternelles, des aides à domicile pour les personnes âgées, ou des aides-soignantes dans les hôpitaux. Certains métiers de service comme les vendeurs, les agents d’entretien ou les conducteurs de véhicules vont aussi offrir beaucoup de postes du fait des départs en retraite.

Le graphique ci-dessous liste les métiers qui vont recruter le plus, soit pour remplacer les départs en retraite (en gris), soit pour créer de nouveaux emplois (en orange).


Les métiers qui vont recruter le plus chaque année entre 2012 et 2022

Source : Darès / France Stratégie, "Les métiers en 2022".

Source : Darès / France Stratégie, « Les métiers en 2022 ».

Au service des familles et des personnes dépendantes : un gisement d’emplois !

Les métiers qui vont recruter à horizon 2022
Comme le prévoyait déjà l’enquête précédente à horizon 2015, les métiers des services à la personne vont se développer de plus en plus : services de gardes d’enfants, de ménage, mais aussi de soins et d’aide auprès des personnes âgés. En effet, beaucoup de ces tâches étaient autrefois assumées par les femmes au foyer, or les femmes travaillent de plus en plus.

« Le métier d’aide à domicile serait même celui qui créerait le plus de postes sur les dix années à venir, aussi bien en termes de taux de croissance qu’en nombre de postes (près de 160 000 postes créés d’ici 2022, soit une hausse de 2,6 % en moyenne chaque année) » indique l’enquête de la Darès.

Le nombre d’assistantes maternelles devrait également augmenter plus rapidement que l’ensemble des métiers « pour répondre aux besoins encore insatisfaits de prise en charge des jeunes enfants », et aussi parce que beaucoup d’assistantes maternelles vont partir en retraite.

Enfin le nombre de professionnels de l’action sociale, répondant aux besoins des personnes âgées, des personnes handicapées et des jeunes en difficulté, devrait également être orienté à la hausse, « mais à un rythme moins soutenu que celui constaté dans les années 1990 et 2000 ».

Des formations courtes, des métiers qui se professionnalisent
Les formations à ces métiers sont assez courtes et très concrètes. Ce sont des débouchés à envisager si vous avez le sens des autres, que vous aimez les contacts humains (en particulier les enfants ou les personnes âges), que vous voulez vous rendre utile.
Les salaires ne sont pas très élevés mais des possibilités d’évolution se mettent en place, notamment dans les sociétés de services à la personne, grands groupes qui recrutent et forment aussi des coordinateurs et des managers. Le secteur permet aussi de travailler à temps partiel et de se mettre à son compte à travers des franchises.

Des diplômes :
– le diplôme d’Etat d’auxilliaire de vie sociale
– le titre professionnel d’assistant de vie, ou d’employé familial polyvalent

Des formations pour obtenir ces diplômes :
– le CAP Petite enfance (pour les assistantes maternelles)
– le bac pro Accompagnement, soins et et services à la personne (ASSP)
– le bac pro SPVL (service de proximité de vie locale), le bac pro SMR (service en milieu rural)
– le bac techno ST2S (Sciences et techniques de la santé et du social, ancien bac SMS)
– la mention complémentaire Aide à domicile (bac + 1), et aussi de nombreuses formations pour adultes…


Dans la santé : des débouchés garantis et des formations courtes ou intermédiaires

Les métiers qui vont recruter à horizon 2022
Dans les hôpitaux, les cliniques, les maisons de retraite, les cabinets médicaux, on manque déjà cruellement de professionnels de santé.
Le seul métier qui ne va pas se développer sera celui de médecin, puisque le nombre d’étudiants admis en médecine est toujours limité en France par le « numerus clausus ».

Mais les aide-soignants, les infirmiers et les sages-femmes font partie des métiers qui devraient bénéficier du plus grand nombre de créations d’emploi d’ici 2022.

Autre avantage : ils offrent des débouchés aux jeunes qui ne souhaitent pas faire d’études très longues. Ainsi le métier d’infirmier(e) est accessible en trois ans d’études après le bac. Le diplôme d’aide-soignant est accessible via une formation de douze mois ouverte aux titulaires d’un bac pro, mais aussi aux personnes sans le bac, dotées par exemple d’un CAP petite enfance.


Des cadres commerciaux et financiers pour les entreprises

Les métiers qui vont recruter à horizon 2022
Les cadres commerciaux, administratifs et financiers font aussi partie des métiers sur lesquels il y aura le plus de créations d’emploi : pour faire face à une concurrence accrue et à un contexte complexe, les entreprises doivent recruter des managers compétents et efficaces. Il leur faut aussi remplacer leurs cadres qui arrivent en fin de carrière.

Quelles formations ? Un diplôme de niveau bac + 5, obtenu dans une école de commerce, une école d’ingénieurs, un IAE, ou un master universaitaire à dominante finance ou gestion est une bonne carte pour ces postes.


Et aussi des postes en entreprise pour les bacs+2/3 du commerce

Mais on prévoit aussi chaque année près de 80 000 embauches de « techniciens des services administratifs, comptables et financiers », plus de 40 000 attachés commerciaux et représentants et plus de 40 000 agents de maîtrise pour le commerce (chefs de rayon, etc.).

L’étude sur « Les métiers en 2022 » estime que l’emploi dans le secteur du commerce restera tiré « par la prolongation des horaires d’ouverture, la hausse de la qualité des prestations et les préférences des consommateurs pour les commerces de proximité, malgré le développement continu des nouvelles technologies et du commerce électronique ».

Les diplômés de niveau bac+2 à orientation commerciale trouveront donc toujours des débouchés avec une réserve toutefois : partout, le niveau d’exigence s’élève et les entreprises recherchent des professionnels de plus en plus opérationnels.

Quelles formations ? Si des diplômes comme le DUT Techniques de commercialisation, ou les BTS Négociation et relation client (NRC) ou Management des unités commerciales (Muc) restent de bonnes formations de base à bac+2, il sera de plus en plus utile de les compléter par une année de formation supplémentaire plus spécialisée, par exemple en licence professionnelle ou en bachelor (bac+3). Une expérience en alternance ou des stages longs sont aussi de plus en plus appréciés.

Les métiers qui vont recruter à horizon 2022

Informatique et numérique : de très belles perspectives pour les jeunes

Les métiers qui vont recruter à horizon 2022
L’informatique va avoir plus que jamais besoin de personnel qualifié du niveau bac +2 à bac+5. On estime qu’il y aura près de 150 000 embauches d’informaticiens chaque année, un chiffre dû principalement à des nombreuses créations d’emploi : dans ce secteur dynamique à forte évolution technologique, la moyenne d’âge des professionnels est encore basse, ce qui explique qu’il y a encore peu de départs à la retraite à remplacer…

Si vous aimez la sphère scientifique et technologique n’hésitez pas à choisir cette voie car vous ne connaitrez sans doute pas le chômage !

Les DUT, BTS, licences professionnelles, masters ou diplômes d’écoles d’informatique sont nombreux. Il existe même désormais des formations accessibles à des jeunes passionnés d’informatique qui n’ont pas le bac car les écoles veulent répondre à la demande des entreprises qui cherchent notamment à recruter des développeurs web.


Les métiers de l’hôtellerie-restauration et des loisirs

Les métiers qui vont recruter à horizon 2022
L’étude de la Darès estime qu’il y aura aussi de nombreuses créations d’emploi pour les cuisiniers et les employés de l’hôtellerie et de la restauration, ainsi que pour les métiers de l’animation culturelle et sportive.

Ces métiers n’apparaissent pas en tête du nombre de postes à pourvoir chaque année pour une raison bien simple : il y aura encore peu de départs à la retraite d’ici 2022 dans ces domaines car la moyenne d’âge y est plutôt jeune. Cependant « ils devraient néanmoins continuer à bénéficier des nouveaux modes de consommation privilégiant le bien-être et les loisirs : le rythme des créations d’emploi y resterait donc relativement soutenu, tiré à la hausse », indique l’étude.

D’autre part, « les recrutements resteront nombreux du fait d’un important turn-over, dû à des conditions salariales, horaires ou d’activité souvent difficiles »



Où se faire recruter facilement ?

Ce n’est pas forcément dans les métiers qui vont offrir le plus de postes qu’il  est facile de trouver un emploi !
En effet, tout dépend du nombre de candidats formés sur ce métier et des exigences des recruteurs. Par exemple l’étude indique des créations d’emploi assez importantes dans les métiers des arts et du spectacle, mais il y a tellement de candidats issus des filières artistiques, que les recrutements y resteront sans doute difficiles.

A l’inverse, les candidats sont beaucoup moins nombreux dans les métiers qualifiés du bâtiment, ou des postes de techniciens dans l’industrie car ces domaines paraissent moins attractifs aux jeunes et ils exigent en plus des formations assez spécialisées.

Dans le numérique et l’informatique, il y a à la fois une augmentation des besoins des recruteurs et un déficit des candidats (notamment dû à la désaffection des filles pour ces domaines) : on peut donc s’y faire recruter très aisément une fois la formation acquise.


Les métiers qui vont perdre des emplois

L’enquête sur « Les métiers en 2022 » met en lumière les transformations du marché de l’emploi à long terme : si des emplois se créent, d’autres sont détruits.

Certains métiers vont ainsi continuer à perdre des emplois d’ici 2022 : les ouvriers non qualifiés de la métallurgie, de l’automobile, dans le commerce les caissiers, les secrétaires et le personnel administratif peu qualifié

Dans l’administration publique, les fonctionnaires de catégorie C (la moins élevée) vont perdre des postes : tous les départs en retraite ne seront pas remplacés (sur le graphique ci-dessus, c’est la seule catégorie qui a une barre orange à gauche). Mais là encore, attention à l’interprétation : cela ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de recrutements à ce niveau : il y en aura moins mais leur nombre global restera encore très élevé…

Les agriculteurs devraient connaître comme par le passé d’importants flux de départs en fin de carrière qui ne seraient pas compensés par l’installation de jeunes exploitants ou l’embauche de nouveaux salariés. « Le rythme des pertes d’emplois serait inférieur à la tendance passée, indique la Darès, mais ce métier serait celui qui perdrait le plus d’emplois à l’horizon 2022 ».


L’industrie : encore de beaux postes pour les techniciens et les ouvriers qualifiés

L’élévation du niveau de qualification est surtout sensible dans l’industrie : globalement, les emplois détruits concernent les ouvriers non qualifiés qui pâtissent de l’automatisation des fabrications et des délocalisations. Aujourd’hui et demain, l’usine n’est plus le lieu où l’on peut trouver aisément un emploi sans aucune formation…

L’emploi restera par contre dynamique pour les ouvriers qualifiés (dotés au moins d’un CAP et surtout d’un bac professionnel) notamment dans des secteurs de pointe comme l’aéronautique, l’énergie ou la mécanique. Dans le bâtiment, l’emploi sera dynamique pour les ouvriers qualifiés du second œuvre (électriciens, plombiers, menuisiers) du fait d’un grand nombre de départs à la retraite et aussi de la mise aux normes environnementales des bâtiments.

Surtout, les besoins sont importants au niveau des techniciens supérieurs et les agents de maîtrise : dans la maintenance automobile ou la maintenance de machines, l’automatisation nécessite des spécialistes capables d’entretenir les installations.

Quelles formations ? La plupart des BTS et des DUT de l’industrie offrent d’excellents débouchés à bac+2, avec la possibilité de poursuivre en licence professionnelle pour se spécialiser.
On peut aussi compléter un bac pro par une mention complémentaire, formation d’un an permettant d’acquérir une spécialisation.

Pour en savoir plus : « Les métiers en 2022 », enquête Dares / France Stratégie

19 Août 2015

Laisser un commentaire