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D’ici 2022, environ 800 000 emplois vont être à pourvoir chaque année en France. Certains métiers vont recruter davantage, pour remplacer de nombreux départs en retraite ou bien pour créer des emplois : aides-soignantes, assistantes maternelles, informaticiens, cadres commerciaux, enseignants… Tour d’horizon des grandes tendances.
Sur quoi ont-ils basé leurs prévisions ? D’abord sur le nombre de personnes qui doivent partir en retraite chaque année, un chiffre facile à connaître en fonction de leur âge. D’ici 2022, ces départs vont encore être très nombreux et 80% des emplois proposés seront destinés à les remplacer.
Les autres emplois à pourvoir seront créés par les entreprises pour répondre aux nouveaux besoins de l’économie et de la société. Cela peut varier un peu en fonction de la croissance – l’étude a donc fait plusieurs scénarios – mais les grandes tendances sont toujours les mêmes.
Toujours plus de cadres… et beaucoup de postes dans les services
Dans les entreprises, de même, les départs en retraite vont créer de gros besoins de cadres commerciaux, administratifs, comptables et financiers.
L’emploi qualifié se développera aussi fortement dans le conseil, la formation professionnelle et la communication. De façon générale, les services aux entreprises vont continuer à se développer.
mais aussi des emplois peu qualifiés
Les jeunes diplômés de niveau bac+3 à bac+5 seront bien placés pour profiter de ces emplois qualifiés, d’autant qu’ils sont plus nombreux que les séniors dans les secteurs les plus dynamiques (informatique, communication par exemple).
En même temps, on devra recruter massivement dans plusieurs métiers exigeant peu ou pas de qualification : des assistantes maternelles, des aides à domicile pour les personnes âgées, ou des aides-soignantes dans les hôpitaux. Certains métiers de service comme les vendeurs, les agents d’entretien ou les conducteurs de véhicules vont aussi offrir beaucoup de postes du fait des départs en retraite.
Le graphique ci-dessous liste les métiers qui vont recruter le plus, soit pour remplacer les départs en retraite (en gris), soit pour créer de nouveaux emplois (en orange).
Les métiers qui vont recruter le plus chaque année entre 2012 et 2022
Au service des familles et des personnes dépendantes : un gisement d’emplois !
« Le métier d’aide à domicile serait même celui qui créerait le plus de postes sur les dix années à venir, aussi bien en termes de taux de croissance qu’en nombre de postes (près de 160 000 postes créés d’ici 2022, soit une hausse de 2,6 % en moyenne chaque année) » indique l’enquête de la Darès.
Le nombre d’assistantes maternelles devrait également augmenter plus rapidement que l’ensemble des métiers « pour répondre aux besoins encore insatisfaits de prise en charge des jeunes enfants », et aussi parce que beaucoup d’assistantes maternelles vont partir en retraite.
Enfin le nombre de professionnels de l’action sociale, répondant aux besoins des personnes âgées, des personnes handicapées et des jeunes en difficulté, devrait également être orienté à la hausse, « mais à un rythme moins soutenu que celui constaté dans les années 1990 et 2000 ».
Des formations courtes, des métiers qui se professionnalisent
Les formations à ces métiers sont assez courtes et très concrètes. Ce sont des débouchés à envisager si vous avez le sens des autres, que vous aimez les contacts humains (en particulier les enfants ou les personnes âges), que vous voulez vous rendre utile.
Les salaires ne sont pas très élevés mais des possibilités d’évolution se mettent en place, notamment dans les sociétés de services à la personne, grands groupes qui recrutent et forment aussi des coordinateurs et des managers. Le secteur permet aussi de travailler à temps partiel et de se mettre à son compte à travers des franchises.
Des diplômes :
– le diplôme d’Etat d’auxilliaire de vie sociale
– le titre professionnel d’assistant de vie, ou d’employé familial polyvalent
Des formations pour obtenir ces diplômes :
– le CAP Petite enfance (pour les assistantes maternelles)
– le bac pro Accompagnement, soins et et services à la personne (ASSP)
– le bac pro SPVL (service de proximité de vie locale), le bac pro SMR (service en milieu rural)
– le bac techno ST2S (Sciences et techniques de la santé et du social, ancien bac SMS)
– la mention complémentaire Aide à domicile (bac + 1), et aussi de nombreuses formations pour adultes…
Dans la santé : des débouchés garantis et des formations courtes ou intermédiaires
Le seul métier qui ne va pas se développer sera celui de médecin, puisque le nombre d’étudiants admis en médecine est toujours limité en France par le « numerus clausus ».
Mais les aide-soignants, les infirmiers et les sages-femmes font partie des métiers qui devraient bénéficier du plus grand nombre de créations d’emploi d’ici 2022.
Autre avantage : ils offrent des débouchés aux jeunes qui ne souhaitent pas faire d’études très longues. Ainsi le métier d’infirmier(e) est accessible en trois ans d’études après le bac. Le diplôme d’aide-soignant est accessible via une formation de douze mois ouverte aux titulaires d’un bac pro, mais aussi aux personnes sans le bac, dotées par exemple d’un CAP petite enfance.
Des cadres commerciaux et financiers pour les entreprises
Quelles formations ? Un diplôme de niveau bac + 5, obtenu dans une école de commerce, une école d’ingénieurs, un IAE, ou un master universaitaire à dominante finance ou gestion est une bonne carte pour ces postes.
Et aussi des postes en entreprise pour les bacs+2/3 du commerce
L’étude sur « Les métiers en 2022 » estime que l’emploi dans le secteur du commerce restera tiré « par la prolongation des horaires d’ouverture, la hausse de la qualité des prestations et les préférences des consommateurs pour les commerces de proximité, malgré le développement continu des nouvelles technologies et du commerce électronique ».
Les diplômés de niveau bac+2 à orientation commerciale trouveront donc toujours des débouchés avec une réserve toutefois : partout, le niveau d’exigence s’élève et les entreprises recherchent des professionnels de plus en plus opérationnels.
Quelles formations ? Si des diplômes comme le DUT Techniques de commercialisation, ou les BTS Négociation et relation client (NRC) ou Management des unités commerciales (Muc) restent de bonnes formations de base à bac+2, il sera de plus en plus utile de les compléter par une année de formation supplémentaire plus spécialisée, par exemple en licence professionnelle ou en bachelor (bac+3). Une expérience en alternance ou des stages longs sont aussi de plus en plus appréciés.
Informatique et numérique : de très belles perspectives pour les jeunes
Si vous aimez la sphère scientifique et technologique n’hésitez pas à choisir cette voie car vous ne connaitrez sans doute pas le chômage !
Les DUT, BTS, licences professionnelles, masters ou diplômes d’écoles d’informatique sont nombreux. Il existe même désormais des formations accessibles à des jeunes passionnés d’informatique qui n’ont pas le bac car les écoles veulent répondre à la demande des entreprises qui cherchent notamment à recruter des développeurs web.
Les métiers de l’hôtellerie-restauration et des loisirs
Ces métiers n’apparaissent pas en tête du nombre de postes à pourvoir chaque année pour une raison bien simple : il y aura encore peu de départs à la retraite d’ici 2022 dans ces domaines car la moyenne d’âge y est plutôt jeune. Cependant « ils devraient néanmoins continuer à bénéficier des nouveaux modes de consommation privilégiant le bien-être et les loisirs : le rythme des créations d’emploi y resterait donc relativement soutenu, tiré à la hausse », indique l’étude.
D’autre part, « les recrutements resteront nombreux du fait d’un important turn-over, dû à des conditions salariales, horaires ou d’activité souvent difficiles »
Ce n’est pas forcément dans les métiers qui vont offrir le plus de postes qu’il est facile de trouver un emploi !
En effet, tout dépend du nombre de candidats formés sur ce métier et des exigences des recruteurs. Par exemple l’étude indique des créations d’emploi assez importantes dans les métiers des arts et du spectacle, mais il y a tellement de candidats issus des filières artistiques, que les recrutements y resteront sans doute difficiles.
A l’inverse, les candidats sont beaucoup moins nombreux dans les métiers qualifiés du bâtiment, ou des postes de techniciens dans l’industrie car ces domaines paraissent moins attractifs aux jeunes et ils exigent en plus des formations assez spécialisées.
Dans le numérique et l’informatique, il y a à la fois une augmentation des besoins des recruteurs et un déficit des candidats (notamment dû à la désaffection des filles pour ces domaines) : on peut donc s’y faire recruter très aisément une fois la formation acquise.
- Pour des informations plus précises sur les métiers qui recrutent et les formations qui mènent à l’emploi, voir notre blog L’Actu des débouchés et les autres articles cette rubrique Métiers qui recrutent
Les métiers qui vont perdre des emplois
Certains métiers vont ainsi continuer à perdre des emplois d’ici 2022 : les ouvriers non qualifiés de la métallurgie, de l’automobile, dans le commerce les caissiers, les secrétaires et le personnel administratif peu qualifié…
Dans l’administration publique, les fonctionnaires de catégorie C (la moins élevée) vont perdre des postes : tous les départs en retraite ne seront pas remplacés (sur le graphique ci-dessus, c’est la seule catégorie qui a une barre orange à gauche). Mais là encore, attention à l’interprétation : cela ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de recrutements à ce niveau : il y en aura moins mais leur nombre global restera encore très élevé…
Les agriculteurs devraient connaître comme par le passé d’importants flux de départs en fin de carrière qui ne seraient pas compensés par l’installation de jeunes exploitants ou l’embauche de nouveaux salariés. « Le rythme des pertes d’emplois serait inférieur à la tendance passée, indique la Darès, mais ce métier serait celui qui perdrait le plus d’emplois à l’horizon 2022 ».
L’industrie : encore de beaux postes pour les techniciens et les ouvriers qualifiés
L’emploi restera par contre dynamique pour les ouvriers qualifiés (dotés au moins d’un CAP et surtout d’un bac professionnel) notamment dans des secteurs de pointe comme l’aéronautique, l’énergie ou la mécanique. Dans le bâtiment, l’emploi sera dynamique pour les ouvriers qualifiés du second œuvre (électriciens, plombiers, menuisiers) du fait d’un grand nombre de départs à la retraite et aussi de la mise aux normes environnementales des bâtiments.
Surtout, les besoins sont importants au niveau des techniciens supérieurs et les agents de maîtrise : dans la maintenance automobile ou la maintenance de machines, l’automatisation nécessite des spécialistes capables d’entretenir les installations.
Quelles formations ? La plupart des BTS et des DUT de l’industrie offrent d’excellents débouchés à bac+2, avec la possibilité de poursuivre en licence professionnelle pour se spécialiser.
On peut aussi compléter un bac pro par une mention complémentaire, formation d’un an permettant d’acquérir une spécialisation.
Pour en savoir plus : « Les métiers en 2022 », enquête Dares / France Stratégie